Jemaa El Fna, souffle sur la nuit. Les têtes
Jemaa El Fna, souffle sur la nuit.
Les têtes coupées ne portent plus haut, les odeurs sont touristiques et l'humeur au commerce.
La place est là comme une image d'Epinal fidèle à cette réputation sulfureuse et surannée.
Derrière, les dédales de ruelles vous emmènent au fond du monde. J'ai besoin d'elle, douce Sheherazade
pour parcourir les tours et détours de ce labyrinthe surprenant.
Les derniers souverains Almoravides ou Almohades ont laissé la place à une société moderne et décadente.
Marrakech sent, pue, transpire de tous ses pores pour mieux exhaler les effluves enivrantes d'une nature patinée par les ors de l'Orient avec la bienveillance du Dieu soleil. Les jacarandas et les bougainvillées balaient la rue d'une luxuriuance mauve, orange, rouge, jaune ... ou peut être blanche mais abondante et envahissante.
On se laisse ainsi prendre dans les mailles du filet de cette ville marquée par l'appel du Sud. Elle vous captive, vous garde, vous saoule, vous ensorcelle mais nous rappelle que le peuple vie encore dans son monde d'autrefois.
Le muezzin martelle ses syncopées. Derrière les apparences de cet autre monde il reste tous les semblants du plaisir, un thé à la Maison Arabe, les saveurs sucrées et tendres d'un tajine aux pruneaux au Tobsil, l'âcre parfum d'un guerrouane au Jazz'o. Le temps va son chemin pour s'opposer aux règles de la société d'ailleurs.