Marrakech (kilomètre 7) ... ou prendre ses désirs
Marrakech (kilomètre 7) ... ou prendre ses désirs pour une réalité ... puis fuir le monde de
peur qu'il ne se sauve.
J'ai plaqué le vélo contre le poteau en fer jaune. Il a déjà la couleur de l'occident.
Au fond, dans le décor, les candélabres sont le signe du temps qui avance, de la modernité
qui s'invite. L'espace est occupé par les marchands du temple.
La caillasse qui tombe de l'Atlas vient s'émietter contre les remparts de la ville, avec une sorte
de résonance inquiétante ... pot de terre contre pot de fer.
Le goudron attend son tour, bien au chaud, pour brûler et envahir l'espace libre de cette terre
aride et vide de sens que les gueux ne peuvent exploiter. Il servira les riches palaces construits
à la va-vite ou les vastes parkings d'une époque presque à vomir.
Je vais perdre un temps sans doute, les douceurs du bien être pour mieux ressentir les effluves
de la ville rouge. Il faut bien avoir envie de l'espoir pour atteindre son rêve.